Dans les arbres

Publié le par la Fée Violine

Dans les arbres

Bonjour, cher lecteur !

Je vous écris au coin du feu (oui, je sais, il n'y a pas de coin dans une maison ronde, mais c'est l'expression consacrée). Car aujourd'hui, enfin, l'automne semble se décider à arriver : froid, petite pluie... Tant mieux, nous aurons plus de champignons que les trois pauvres grisets quotidiens, et de temps en temps un lactaire desséché !

Mon feu fume, ce qui m'oblige à ouvrir la fenêtre. Va falloir que je ramone.

Bref, cher lecteur, depuis neuf mois que je vous ai oublié (pas tout à fait quand même, car maintes fois j'ai eu de vagues idées de chroniques, mais pas assez pour passer à l'action), il s'est passé bien des choses à Utopix, - et ailleurs.

Notamment, Jo a entrepris la construction d'un machin, qui est difficile à décrire, comme tout ce qu'il crée. Évidemment ce serait facile de vous mettre une photo, mais c'est plus amusant d'essayer de décrire la chose. Imaginez un des monticules de pierres que le bulldozer a sortis en 1984 pour la construction de la partie semi-enterrée sous la terrasse, et qu'il a poussés un peu plus loin. Sur la pente sud de ce monticule, Jo a fait un petit téléphérique tout mignon qui monte une balle jusqu'en haut d'où elle redescend à travers un grand flipper. À côté un escalier mène au sommet du monticule, transformé en balcon bordé de balustrades style Sagrada Familia de Gaudi, recouvertes d'une mosaïque de petites pierres, le travail est en cours mais c'est déjà magnifique.

Mais, me direz-vous, où sont les arbres du titre?

Oh, ici les arbres ne manquent pas.

Déjà il y en a un à côté de la sculpture en question. Un alisier blanc, ou allouchier (Sorbus alba, famille des rosacées), arbre sauvage assez fréquent sur le causse et dont une amie compétente m'a indiqué le nom. C'est rare par ici, les arbres à feuilles caduques. Il est très joli, et l'an dernier je l'avais débarrassé des buissons qui l'environnaient, et j'avais mis dessous une table et des chaises. Mais je ne savais pas son nom.

Et j'ai aussi pu identifier un arbuste, seul rescapé de tous ceux que notre ami Patrick Nicolas, illustre pépiniériste, nous avait plantés vers 1982 et qui avaient misérablement péri vu que nous n'étions jamais là à l'époque et qu'ils manquaient cruellement d'eau et de terre. Lui aussi (l'arbuste, pas Patrick) je l'ai dégagé des broussailles et mis en valeur. C'est une coronille des jardins (Hippocrepis emerus, famille des fabacées, ça ressemble au cytise avec des grappes de fleurs jaunes).

Mais bon, ce sont seulement deux arbres. Ceux qui m'occupent actuellement et alternativement sont de deux sortes.

Mon arbre généalogique, que j'ai entrepris de mettre sur un site de généalogie. C'est aussi amusant que captivant, j'y passe des heures et des jours et des nuits. Je remonte jusque vers 1600, de divers côtés. Chaque jour j'améliore, j'ajoute des détails, je corrige, je complète, j'écume les archives numérisées des départements où ont vécu mes ancêtres (Deux-Sèvres, Cantal, Tarn-et-Garonne, Vosges, Gironde, Hautes-Alpes, et malheureusement la majorité étaient en Haute-Saône mais le site ne fonctionne pas), et ceux de Jo (Savoie et Haute-Savoie, mais malheureusement encore, le site de Savoie ne fonctionne pas non plus). Hier j'ai trouvé l'acte du premier mariage de mon arrière-grand-mère Marie-Louise Richard, le 10 juin 1879 à Exoudun, avec un jeune homme qui est mort assez vite, après quoi elle a épousé un beau militaire, mon arrière-grand-père.

Je découvre aussi des quantités de gens, ancêtres ou cousins, avec des prénoms étranges comme Mariet, Anthelmette, François-Bienaimé ou Hubert-Dauphin. Mon arbre a de nombreuses branches, rameaux, fleurs et fruits.

Et quand j'en ai marre de l'ordinateur, je prends ma petite scie bleue et je sors débroussailler mes terres et mes bois. Là, contrairement à l'arbre généalogique qui se construit, j'élague, je coupe, j'enlève, j'éclaircis, je supprime, je fais de gros tas de branchages et même d'arbres entiers, ça fera du bois pour le feu. Faut pas que j'oublie de signaler à Jo qu'à l'orée nord du petit bois, une grosse branche morte de pin est prête à tomber, et il vaudra mieux ne pas être dessous. J'en ai fait tomber une partie, mais je n'ai pu atteindre la partie la plus haute, qui ne tient plus que par un fil.

En fait, il y a là deux travaux différents, ou plutôt deux espèces d'arbres :

les pins, dont j'enlève les branches mortes pour qu'ils soient plus beaux et qu'on puisse passer dessous, car ils meurent en commençant par le bas, là où le soleil ne pénètre pas ;

et les genévriers, que je supprime carrément, sauf quand ils sont très gros, ou que j'élague quand ils gênent le passage, l'accès aux jeux et aux sculptures (ça me donne l'occasion de retrouver des balles égarées). Ils sont envahissants, les genévriers ! Et ils piquent !

Mais que ça sent bon quand on les coupe, ainsi que le pin ! C'est un travail agréable, et puis ça réchauffe, et puis ça fait du sport (je perds 10 grammes, après quoi je mange trois tartines de beurre).

Et quand je suis fatiguée de scier, je retourne dans mon arbre ancestral.

Quelle vie intéressante !

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