Noir et blanc

Publié le par la Fée Violine

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La chatte joue avec une branche du tas de bois dans un coin de la cuisine - "coin" étant une façon de parler, vu que les pièces sont rondes ici.

Tiens? Ce n'est pas son habitude de jouer avec une branche. Peut-être essaie-t-elle simplement d'atteindre sa gamelle de croquettes, coincée sous ladite branche.

En effet, c'est bien ça qu'elle voulait.

Quant à moi, j'utilise ce bois - du genévrier - pour achever enfin de faire cuire mes confitures de coings, restées en plan depuis quelques mois. Inutile d'attendre que tous les coings soient abîmés !

 

Dehors, il fait gris, doux et humide. Perso, ce temps ne me dérange pas, j'aime le Causse en toute saison, par tous les temps. Si j'apprécie le soleil, rare en ce moment, ce n'est pas tellement pour moi, c'est surtout que pour produire de l'électricité, nos panneaux photovoltaïques ont besoin d'un minimum de lumière.

Il y a 3 semaines, une journée de déluge accompagné d'orage nous a privés de courant : téléphone, ordinateur, lumière, frigo, cafetière... Il a fallu manger vite le contenu du congélateur, heureusement pas très plein ; et passer les soirées à la bougie, moi du moins, car Jo s'éclaire à la lampe frontale. Du coup, il m'en a acheté une aussi. C'est vrai que c'est pratique ! Ça m'a permis de découvrir dans les recoins des toiles d'araignée restées invisibles jusque-là. Mais pour économiser les piles, j'évite d'utiliser la lampe trop longtemps. J'ai résolu le problème en allant passer quelques jours en ville.

 

Au bout d'une semaine de panne, le courant n'était pas encore revenu. Nouvel épisode méréorologique : ce matin-là, tôt le matin je suis partie travailler dans un autre hameau du Causse, il tombait quelques petits flocons, qui sont devenus de gros flocons tombant sans interruption toute la journée. Si bien qu'en fin de journée, quand j'ai voulu rentrer chez moi, je me suis rapidement plantée dans une congère ! Voyons, Feuillette, est-ce raisonnable d'attaquer ainsi sans pneus-neige une route non déneigée ?! Il m'a donc fallu revenir à pied à la maison que je venais de quitter (1 km dans la neige, en petits souliers), emprunter leur téléphone (vu que je n'ai pas de portable), appeler notre voisin (vu qu'Utopix était sans électricité, donc sans téléphone) (et d'ailleurs, Jo n'a pas de véhicule tout terrain), lequel voisin est venu me chercher avec son 4x4 (merci Alain !) pour me rapatrier at home. Ce qui a pris beaucoup de temps car le hameau en question est perdu au bout du monde, on n'y accède que par 7 km d'une route minuscule et très tortueuse, où même par beau temps il est impossible de rouler vite.

 

J'ai passé les deux jours suivants dans un monde noir et blanc.

Blanc le jour, enfoui sous la neige;

Noir la nuit, avec le peu de bougies restant dans la maison. Car évidemment, la merveilleuse lampe frontale était restée dans la voiture...

Le dimanche comme ça fondait, nous sommes allés récupérer la pauvre Feuillette, toujours perchée sur son tas de neige, bien sur le bord de la route, heureusement pas en plein milieu. Jo l'a tirée avec une corde et elle a pu se dégager.

En ville, je me suis empressée d'acheter 4 pneus-neige, qui ne servent à rien puisque entre temps la neige a fondu. Mais bon, l'hiver n'est pas encore fini ! Il n'est même pas encore commencé !

 

Quelques jours plus tard, le courant est enfin revenu. Alleluia ! Mais il faut faire bien attention car vu le peu de luminosité, ça peut retomber en panne. Donc on n'utilise que le minimum...

Aujourd'hui nous avons eu des visiteurs, un couple sympathique et enthousiaste, ils ne sont pas frileux pour faire du tourisme ici en cette saison ! (Thierry et Line, si vous me lisez, je vous salue ) Je leur ai fait la visite guidée, en ramassant au passage quelques grisets.

 

Sinon bien sûr, en décembre je passe plus de temps à lire au coin du feu qu'à recevoir des touristes.

Lectures récentes : des nouvelles de Salinger (c'est poétique, mélancolique et parfois énigmatique); Atala de Chateaubriand (j'aime bien le style de Chateaubriand mais je comprends mal que ce livre ait pu avoir un tel succès en 1801. Elle est un peu cruche, Atala!); Partir de Roland Dorgelès (c'est nul : mal écrit, antipathique, frivole, raciste, comme souvent la littérature des années 1920); et en ce moment je me régale avec Ma famille et autres animaux, de Gerald Durrell, la première partie de la Trilogie de Corfou : j'adore l'humour anglais ! D'autant plus que c'est autobiographique !

 

Cher lecteur, je m'apprêtais à vous quitter pour retourner à mon livre, mais le téléphone a sonné : des visiteurs (pas plus frileux que ceux de tout à l'heure) sont arrivés ! Vu l'heure, je vais vite leur montrer le maximum de choses avant la nuit.

 

Et je vous souhaite, cher lecteur, un joyeux Noël si je ne vous revois pas avant !

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