Intimité

Publié le par la Fée Violine

porte d'entrée

 

Mille excuses, cher lecteur ! Je m'aperçois que depuis fin juillet, je n'ai rien écrit. Comme le temps passe ! Tiens, il faudra que je fasse une chronique sur le temps qui passe.

 

Et puis je vous en ai promis une sur l'art, intitulée "De l'art ou du cochon", sur l'incertitude où sont parfois nos visiteurs pour distinguer les "installations" artistiques, et les objets qui se trouvent là par hasard ou qui sont bêtement utilitaires (c'est assez marrant, quelquefois).

J'en projetais aussi une qui s'appellerait "Le mystère de la poule rousse".

 

Je les ferai peut-être.

 

Mais aujourd'hui, rien de tout ça : ça s'appelle "Intimité", ce qui est aussi le titre d'un beau film de Patrice Chéreau (ça c'est un pléonasme), film d'ailleurs sans aucun rapport avec l'histoire que je vais vous raconter.

Parenthèse : j'aime bien réutiliser des titres existants. Par exemple, certains tableaux de Jo n'ont pas de titre et il m'arrive de leur en trouver en m'inspirant de mes lectures, ainsi "À la fenêtre" et "La pensée" qui sont les titres de nouvelles de Léonid Andreiev, un auteur russe que j'adore.

Ou "Les méfaits du tabac", titre d'une pièce de Tchékhov (autre auteur russe que j'adore !).

Fin de la parenthèse.

 

Bon, alors mon histoire du jour.

Cher lecteur, vous le savez, je suis une personne très gentille et bien élevée. Du moins avec les personnes qui le sont aussi.

 

Or vous saurez, cher lecteur, qu'il y a 40 ans et 6 jours exactement (décidément, le temps passe !), Jo et moi avons acheté ces 11 hectares de causse où nous avons bâti, avec courage et ténacité, notre Palais Idéal. Bref : nous sommes CHEZ NOUS.

Nous avons dû ouvrir notre domaine au public parce qu'il y a une demande. Les visites nous permettent de vivre (modestement) ; les visiteurs sont contents de découvrir un univers original, ludique et beau. Pour quelques euros ils peuvent passer des heures à rêver.

C'est parfait.

 

Quand des amis viennent, évidemment ils ne paient pas l'entrée.

Si nos amis viennent avec des amis, c'est moins évident, ça dépend des cas.

Quant à ceux qui voudraient voir mais ne veulent pas payer, ils n'ont qu'à aller visiter autre chose.Non mais !

 

Mais voilà : hier, en fin de journée, Jo était absent, je faisais tranquillement une pause sudoku (niveau le plus difficile) sous le parasol, quand soudain j'entends des voix. Je m'avance et je vois une dame que je connais vaguement, accompagnée de 4 personnes.

"Vous n'avez pas sonné !

- Non, j'ai vu que la voiture de Jo n'était pas à l'entrée, j'ai pensé qu'il n'y avait personne".

Et elle en a profité pour entrer.

Je lui signale que Jo passe ses journées à l'entrée en juillet et août, mais que le reste de l'année les gens sonnent et nous allons leur ouvrir.

"Ah bon, vous êtes là toute l'année ?

- Oui !!! Vous n'avez pas vu notre boîte à lettres au bout de la rue ? Et la sonnette au portail, avec écrit "Famille Pillet" ?"

Ils ont bien vu la boîte à lettres, mais ils ont pensé que c'était juste une sculpture (cf. "De l'art ou du cochon" !). Mais ils ont aussi vu les poules qui se promènent, et ça c'est pas une sculpture.

 

Par courtoisie, je cause avec eux un moment, après quoi ils demandent s'ils peuvent se promener dans le parc, je leur dis qu'ils peuvent, ils partent explorer tandis que je retourne à mon sudoku.

Vers 18 h 30, le temps devient frais, je rentre, en veillant bien à fermer les portes contre les envahisseurs humains ou gallinacés. J'allume la cuisinière à bois et la radio et je commence à préparer le dîner (un poulet).

 

Un peu plus tard, j'entends frapper à une fenêtre restée ouverte : cette personne me demande s'ils peuvent entrer pour voir l'intérieur. Et puis quoi encore ??!!

"Non, lui dis-je fermement. C'est privé. C'est déjà chiant de raconter ma vie aux gens qui paient l'entrée, alors les autres... ! Je n'ai vraiment pas envie !!!"

Et j'ajoute, magnanime : "Mais il y a plein de choses à voir dehors".

Elle a paru mécontente mais je n'ai pas vu la suite car j'ai fermé la fenêtre et je suis retournée à la cuisine.

 

J'ai idée que je ne me suis pas fait une amie ! Mais est-ce ma faute si cette personne manque à ce point de discernement ? Si elle avait eu un minimum de savoir-vivre, elle serait partie discrètement, et elle aurait évité de perdre la face devant ses amis.

 

Après avoir écrit cette chronique pour me défouler, car cette histoire m'a mise en colère, je tombe sur l'évangile d'aujourd'hui :

"Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent.
Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient.
Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés.
Donnez, et vous recevrez : une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans votre tablier ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous. »

 

Hmmm. C'est pas facile, mais je vais y penser...

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