Les escargots et moi

Publié le par la Fée Violine

Les escargots et moi

 

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Bonjour, cher lecteur ,

 

Dans la série « les animaux d’Utopix », je vais vous raconter aujourd’hui une histoire d’escargots.


Il y a quelques années, désirant devenir une vraie paysanne lozérienne - au moins un peu -, et utiliser les ressources locales, j’ai ramassé un jour, après la pluie, une quinzaine d’escargots gros et gras sur le tas d’épluchures censé devenir du compost. Oui au fait, j’ai fini par découvrir qu’il ne suffisait pas de jeter les épluchures sur le tas pour que ça se transforme magiquement en terreau. Pas encore très douée, la paysanne !


Attraper les escargots, c’est pas le plus difficile. C’est après, que ça se corse. Transformer la bête baveuse (beurk) en plat comestible, c’est pas évident.


Sachant vaguement qu’il fallait d’abord les faire jeûner et perdre leur eau, je les enferme dans un seau. Je demande conseil à la voisine, qui me note sur un papier quelques consignes, notamment qu’il faut laver les escargots. Laver les escargots ? Je les plonge dans l’eau un certain temps, du coup ils sont propres, mais ils ne bougent plus. Visiblement ils sont morts.

Zut. Ça respire donc de l’air, ces bêtes-là ?!

Bon, je n’ai plus qu’à les jeter. Pauvres bêtes !


Quelque temps après, toujours pleine de zèle, je ramasse à nouveau plein de bestioles, je les mets dans un seau, sans eau – jusque-là tout va bien, j’y arrive.

Je les montre, toute fière, à une amie (très écolo) en visite.

Nouveau problème : elle se met en colère et m’ordonne de les relâcher immédiatement car ils sont trop jeunes, ce n’est pas la bonne saison, il faut leur laisser le temps de se reproduire.

Seigneur ! Faut-il un permis de chasse pour se faire cuire une douzaine d’escargots ?!  OK, je les relâche.


Un peu plus tard, à une autre saison (je ne saurais dire laquelle, car j’ai vite oublié les explications de cette amie des bêtes), je ramasse encore quelques bestioles. Mais il fait chaud et sec, il y en a donc peu, ça ne vaut pas le coup, et je laisse encore tomber.


Comme c’était il y a plusieurs années, j’ai oublié le détail, mais il me semble qu’il y a eu encore une ou deux tentatives ratées…

Découragée, j’ai renoncé.

D’ailleurs, avec les années de sécheresse que nous avons eues, l’escargot était une denrée rare.


Arrive 2013, printemps humide, riche en pluie … et en escargots.

Allez, j’essaie à nouveau. D’ailleurs maintenant j’ai un livre de cuisine qui explique très bien toutes les phases de l’opération. Voyons voir.  

Les faire jeûner une semaine. Les faire dégorger pendant 12h en les recouvrant de sel et de vinaigre. Les laver soigneusement. Faire cuire 1/2h dans l’eau salée. Sortir chaque bête de sa coquille. Enlever la partie noire de la queue (beurk). Laver (encore !), faire cuire 2h au court-bouillon. Laisser refroidir. Laver les coquilles. Préparer la farce (ha ! ha ! ha !) (mais non ! Farce = beurre ail persil échalote sel poivre), la mettre dans chaque coquille, y remettre l’escargot, boucher. Mettre tout ça dans un plat spécial (et on le trouve où ?) et faire chauffer 8 mn au four.

Eh bien, c’est bien compliqué quand même.

On ne dit pas à quel moment l’escargot meurt. Sans faire dans la sensiblerie, je trouve ça moralement un peu gênant quand même, mais bon, allons-y.

Mes 15 escargots passent une bonne semaine dans leur seau recouvert d’un couvercle, avec un peu d’air qui passe.

Voilà que notre fils Pierre est de passage à Utopix. Je lui propose de préparer les bestioles pour son retour, dans quelques jours.

Mais il déteste les escargots.


En fait, je n’aime pas ça non plus. Ce que j’aime là-dedans, c’est l’ail et le persil, mais pas le machin caoutchouteux.

Que faire ? Je les laisse encore quelques jours, le temps d’hésiter et de prendre une décision.

 

Après quoi, pour finir, je les remets en liberté.

Bon voyage, les escargots !

 

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