Capter l'invisible

Publié le par la Fée Violine

Capter l’invisible

 

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Sur le forum que je fréquente habituellement, une personne écrivait : « Si je le pouvais je n’arrêterais pas de parler continuellement avec des penseurs, ou religieux de différentes fois. Tout cela juste pour capter ne serait-ce qu'un instant l'invisible. »

Je lui ai répondu : « Pour "capter l'invisible", il faut se taire et écouter... » (il est d’ailleurs possible que j’aie mal compris sa pensée !)

 

Vous allez penser, cher lecteur, que décidément ce blog devient bien sérieux. Mais n’oublions pas que Jo l’a créé pour parler « de spiritualité et de créations tous azimuts », donc il serait temps que je m’y mette. D'ailleurs je m'y mets, à la création, puisque je viens de terminer l'embellissement de la table du salon des brouettes (mosaïque + peinture), je dois dire que le résultat me plaît bien.

 

Se taire et écouter, ce n’est pas facile, mais c’est plus facile à Utopix qu’ailleurs, en ce lieu sans routes, sans magasins, sans pollution, sans distractions, bref sans humains ou peu s’en faut. Certains citadins à qui il arrive de dormir ici, trouvent qu’il y a même TROP de silence !

 

D’abord c’est même pas vrai.

Même quand il n’y a personne, on peut entendre toutes sortes de bruits, le vent, la pluie, les orages, le chien qui gueule (mais qu’est-ce qu’il a encore à gueuler comme ça ?! ), des tas d’oiseaux, les poules, des crapauds qui chantent, des chevreuils qui aboient, les chevaux de la Périgouse qui passent en randonnée sur le chemin, le coq de la Baume, parfois un avion ou une voiture au loin, le chat qui marche sur le toit et qui déplace une pierre, le feu qui pétille dans la cheminée ou le poêle, une porte qui claque, des machines agricoles, même une fois la cloche de l’église de Champerboux ; et puis les bruits « civilisés », Jo qui soude, le téléphone, la radio, le ronronnement du frigo… Bruits extérieurs, et bruits intérieurs, ces mille pensées qui tournent sans arrêt dans la tête. Et il y a toujours mille choses à faire, comment s’ennuyer ?

 

Et parmi ces mille occupations, je m’empresse de vous parler, comme promis, de Jean-Baptiste Rouvière. 

Dire qu’il y a encore des gens qui n’ont pas entendu parler de Jean-Baptiste Rouvière !

Il m’occupe beaucoup en ce moment, car avec une amie nous préparons une exposition sur lui, le mois prochain à Marvejols : « Jean-Baptiste Rouvière, un Lozérien chez les Inuit ».

Certes il n'a rien à voir avec Utopix, excepté qu'il est né en Lozère, à 35 km d'ici. Il a grandi dans un petit village tranquille, avec grand-père, parents, frères et sœurs (très nombreux), oncles, tantes, cousins et cousines, neveux, sans oublier les animaux ; le tout dans une vieille petite maison en granit, où le silence devait être rare. Pourtant il a su se taire et écouter, il a capté l’invisible, il a entendu l’appel de la vocation et il est parti comme missionnaire dans les vastes déserts glacés du Grand Nord, il y est mort peu après.

Je travaille à écrire sa biographie.

J’ai pu établir son arbre généalogique – qui est du genre baobab -, découvrir la vie de son village, qui fourmille d’anecdotes pas piquées des vers[1], et m’émouvoir sur son énergie, son courage et son destin tragique.


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[1] Les bagarres entre laïcs et catholiques, dans les villages de Lozère vers 1880-1900, c’était quelque chose !!!

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S
Jean Baptiste Rouvière était mon arrière grand-oncle.<br /> Mon arrière grand mère était sa sœur : Marie Louise Rouvière épouse de Solignac Jean Louis Emile et puis de Gaillard Antoine. Je serais curieuse de connaitre votre arbre généalogique.<br /> Je reste à votre disposition pour de plus amples renseignements.<br /> Cordialement A. SOLIGNAC
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